Kalimantan
Kalimantan est la partie Indonésienne de l’île de Borneo et en occupe les 4/5 avec une superficie de plus de 230 000 KM2 (trois fois plus petit que la France, et pourtant nous verrons que s’y déplacer est vraiment long et difficile!). On y compte pratiquement 3 millions d’habitants répartis dans 5 provinces :
Kalimantan Barat (= occidental)
Kalimantan Tengah (=central)
Kalimantan Selatan (=Sud)
Kalimantan Timur (=Oriental)
Kalimantan Utara (=Nord)
Bornéo est la 2eme plus grande île du monde et est également appelée « l’île aux milles rivières ». De nombreux fleuves et rivières sillonnent l’île et sont parfois les seuls moyen de se déplacer ! La végétation y est dense, riche et sauvage (malheureusement sauf dans les endroits sont déboisés au profit de l’huile de palme:-( ) ; il faut donc du temps et de la patience pour l’explorer. Le climat y est toujours humide et les pluies très fréquentes et abondantes. Cette île est riche de dizaines de milliers d’espèces animales et végétales pour beaucoup endémiques et rares. Les plantes se sont adaptées au climat extrême mêlant chaleur intense et humidité, c’est ainsi que certaines plantes sont devenues carnivores et des lézards et des singes, volants !
Malheureusement la forêt tropicale de l’île de Bornéo est celle qui régresse le plus rapidement au monde… (voir article déforestation)
Outre la nature , Kalimantan recèle également de grandes richesses culturelles. avec de nombreuses ethnies.
Quelques mots au sujet des Orangs-outans:
.
Pour commencer, une citation éloquente de Biruté Galdikas (qui a créé le « camp Leakey » de Tanjung Puting en 1971):
« Regarder les grands singes mourir à petit feu, c’est assister à notre futur proche, sur une planète qui devient inhospitalière et s’asphyxie progressivement. Sauver nos cousins les grands singes et leur habitat, ce sera le premier pas matériel et philosophique vers notre propre sauvegarde »
.
.
L’ orang-outan de Bornéo, tout comme celui de Sumatra, est est classé parmi les espèces en danger. Son déclin démographique dépasse les 50% sur les 60 dernières années.
.
Une des causes principales est là encore la déforestation. Outre la culture de palmiers à huile et l’exploitation du bois (toutes deux souvent illégales), cette île est victime de terribles feux de forêt. On estime qu’en 10 ans ¼ aurait brulé ! Mais d’où viennent ces feux ? Et bien là encore les culture intensives qui utilisent la technique du brulis sont en grande partie responsables. Les feux sont souvent mal maitrisés et le sol Indonésien est tourbeux (il brûle en profondeur malgré la pluie). Ajoutez à cela le fameux phénomène « El nino » qui amène régulièrement un climat beaucoup plus sec et c’est la catastrophe… Il est d’ailleurs craint pour la dernière partie de cette année 2014… Trois fois plus de forêt que d’ordinaire pourrait disparaître…
.
Un autre facteur de la disparition de ces grands singes est le braconnage . Certaine personnes trouve malin de tuer une mère pour capturer son bébé et ainsi le vendre. Ce bébé, tout mignon et tout petit, n’aura pas longtemps d’intérêt et sera enfermé dans la plupart des cas dans une cage insalubre où il ne peut se mouvoir et où il pleurera sa maman (je vous rappelle que d’ordinaire un petit reste au moins 7 ans accroché à elle). Par la suite il grandira… la cage deviendra de plus en plus étroite… Il souffrira de malnutrition (un singe ne mange pas des chips et des biscuits…) Quelle est l’utilité d’avoir un singe chez soi ? Aucune ! Si ce n’est sans doute de montrer qu’on a eu l’argent pour se le payer !
Parfois ces animaux sont exploités pour faire des « animations », des numéros de cirque pour des touristes qui ne se posent pas beaucoup de question… Il est même possible de voir des singes fumer (pour le plus grand amusement de certains) et d’autre travestis en humains et prostitués ! Où va le monde………………..
.
Heureusement que certaines personnes sur cette Terre se préoccupent de leur sort et mènent un combat sans relâche pour les sauver.
Au Kalimantan (partie Indonésienne de Bornéo) il y a par exemple le parc national de Tanjung Puting (Sud-Est de lîle) classé réserve de la biosphère de l’UNESCO. C’est dans ce parc que l’on trouve entre autre le Camp Leakey créé par Biruté Galdikas (vous pouvez lire le récit de notre excursion à Tanjung Puting). Il y a également non loin de là un centre de soin le CSQ.
texte emprunté au site du LFPO http://www.lfpo.fr/
« Au cours des années, le Camp Leakey a soutenu les programmes de recherche de douzaines de scientifiques et d’étudiants d’Indonésie et d’Amérique du Nord. Leurs thèmes de recherche recouvrant des études du comportement des orangs-outans et de leur capacité à apprendre la langue des signes, à celui des gibbons ou d’autres singes endémiques, tels les nasiques, mais également l’ensemble de l’écosystème environnant.
Avec l’approbation du gouvernement Indonésien, l’OFI a construit un Centre de Soins et Quarantaine (CSQ) pour les orangs-outans confisqués ayant besoin d’être médicalement traités et soignés en vue d’une réintroduction dans un environnement naturel.
Fin 1998, l’OFI a achevé la construction de son nouveau Centre de Soins et Quarantaine (CSQ) dans le village de Pasir Panjang, une banlieue proche de la ville de Pangkalan Bun, dans le Kalimantan Central de Bornéo (partie Indonésienne centrale), non loin du parc Tanjung Puting
Les équipes de l’OFI accompagnent les jeunes orangs-outans dans la forêt autour du CSQLe CSQ se compose d’un vétérinaire Indonésien à plein temps et d’un médecin. De plus, un personnel médical de volontaires internationaux se mobilise pour sauver les orangs-outans, incluant médecins, pédiatres, cardiologues, anesthésistes, chirurgiens, infirmières et étudiants vétérinaires. L’équipement médical du CSQ est constitué essentiellement de dons de matériel et de médicaments.
Le 20 mai 1999, l’OFI signait un accord avec le gouvernement Indonésien reconnaissant le CSQ comme un programme officiel de conservation co-géré de l’orang-outan en Indonésie.
La structure du CSQ permet de recevoir les orangs-outans confisqués, malades et blessés. Sa haute qualité de soins médicaux a permis à plus de 90% des orphelins de se remettre de leurs blessures, sous-alimentations et traumatismes divers, dans les premiers six mois au Centre. C’est un succès inégalé pour cette espèce en Indonésie.
Le CSQ prend soin actuellement de 276 orangs-outans orphelins. »
.
Au Kalimantan on trouve également la BOSF (« Borneo Orangutan Survival Foundation », fondation pour la survie de l’orang-outan à Bornéo). Depuis 1990, la BOSF a œuvré à la préservation des orangs-outans en les élevant en captivité dans le but de les rendre à la vie sauvage. Elle accueille actuellement de 850 primates dans ses centres (650 à Nyaru Menteng dans le Kalimantan Central, et 200 à Samboja Lestari kalimantan oriental). Comme l’a souligné Aschta Boestani Tajudin, la directrice du programme régional pour la province du Kalimentan Oriental du BOSF, « Si le centre recueille plus d’orangs-outans qu’il peut en relâcher dans la nature, cela signifie que nous avons échoué » Malheureusement avant d’être relâchés, ces orangs-outans récupérés soit dans la forêt (perdus ou blessés) soit chez des particuliers, doivent être soignés et surtout réapprendre à vivre comme ils le devrait à l’état sauvage. Cela prend plusieurs années et coûte très cher : 2700 € par an pour chaque orang-outan (sans inclure les soins spéciaux s’ils tombent malades). Ces singes sont très fragiles et attrapent facilement des maladies lorsqu’ils sont au contact de l’homme (en particulier la tuberculose et l’hépatite, d’où les examens médicaux que j’ai du faire pour être admises dans le centre du BOS pour mon reportage)
Les différentes étapes avant ré-introduction dans la nature sont :
-mise en quarantaine
-la socialisation (qui prend plusieurs années)
-L’entraînement. Les orangs-outans au contact de l’homme on adoptés des comportements humains ce qui est mauvais pour eux. En effet ces grands singes apprennent très vite par imitation. Ils sont donc « entrainé » afin de retrouver leur instinct sauvage. Ceci est fait sur un archipel de petites îles au milieu de la rivière Sei Gohong. Cette étape prend également plusieurs années…
« Relâcher ceux qui sont incapables de construire un nid reviendrait à les envoyer à la mort » explique Aschta Boestani Tajudin.
>Le centre de Samboja Lestari a hébergé plus de 600 orangs-outans depuis sa création en 1998. « Les gens continuent à nous amener des orangs-outans, mais malheureusement nous devons parfois les refuser parce que nous manquons de place », déplore Denny Kurniawan.
Sur les quelque 850 orangs-outans actuellement hébergés par la BOSF, environ 600 ont vocation à être relâchés ; les autres ne sont pas en assez bonne santé pour survivre dans la nature.
Pour pouvoir relâcher les singes encore faut-il trouver le milieu approprié (qui comme nous l’avons vu part en fumée)
Pour ce faire, la BOSF a créé la société Restorasi Habitat Orangutan Indonesia(restauration de l’habitat de l’orang-outan indonésien) qui s’est vue concéder 86 000 hectares de terres dans le Kalimantan Oriental en échange de 13 millions de Roupies (1150 €).
« Nous sommes financés par des donateurs » explique Bungaran Saragih, fondateur de la BOSF. « C’est un peu ironique, mais la plupart d’entre eux sont des étrangers, et pas des gens de notre propre pays. »
Il faut ensuite encore louer des hélicoptères (5000€/H de vol) pour pouvoir transporter chaque Orang-outan vers son nouvel habitat (à au moins 4H de vol du centre).
Toutes ces années de dur (et cher) travail pour réussir à soigner et réhabiliter ces grands singes à vivre dans la nature, sans être sûrs qu’au final ils vont y survivre…. car en effet certains singes une fois relâchés ne réussissent à se réadapter totalement, ils sont perdus, il ne réussissent pas à se nourrir, et finissent pas mourir…. heureusement c’est également parfois un succès total.
Pour en apprendre plus sur la BOS je vous invite à vous rendre sur leur site ainsi qu’à voir le reportage que j’ai effectué sur place.
Si vous souhaitez aider ces organismes vous pouvez leur faire des dons ainsi que parrainer des singes.